02.02.2017 • Tribune de Genève №27-5 (Швейцария)

ElenaPress

Patricia Kaas, ultraromantique solitude Un nouvel album sous le bras, la chanteuse de la Moselle repart en tournée. Etape genevoise samedi 4 février à l’Arena Très active au front du show-business, notamment avec son récent hommage à Piaf, Patricia Kaas aura laissé passer tout de même treize ans avant de livrer un nouvel album constitué uniquement de titres originaux, intitulé sobrement Patricia Kaas. La tournée qui s’ensuit aujourd’hui, avec passage à l’Arena samedi 4 février, procède de ce nouveau répertoire. En 2017, Patricia Kaas revient à sa première veine: variété rock ou chanson pop, d’esprit romantique, solitaire dans la chair et dans le coeur. On a vu la «môme Kaas» chanter La vie en rose. Elle avait rendu peu avant son dû à l’histoire du cabaret d’avant-guerre, à la mère de toutes les icônes germaniques, Marlene Dietrich. Que restait-il à Kaas pour rebondir encore? Trente ans de carrière, un demi-siècle d’existence et, surtout, un burnout plus tard, la chanteuse de Moselle a réussi un nouveau tour de force: refuser, comme sa maison de disques le lui demandait, de refaire une énième Mademoiselle chante le blues. Point donc de «Kaastafiore» aujourd’hui. Le nouveau répertoire amène autre chose. Patricia Kaas, l’album, paru en 2016, s’il se nourrit encore et toujours de mélancolie chevillée au corps, ouvre grandes les portes aux nouveaux influents de la pop. Il y a là le producteur de Benjamin Clementine, Jonathan Quamby, le jeune groupe soul rock de Nice Hyphen Hyphen, autant de signatures solides qui conviennent à sa voix. Et à ses «blessures». Anciennes ou plus récentes: la mort de sa mère, celle d’un frère, celle de son petit chien enfin… Tout indique que Patricia Kaas, qui a également livré son autobiographie, L’ombre de ma voix, en 2011, a désormais passé un cap. Elle a vécu des choses difficiles en tant que femme également, des avortements, mais pas seulement. Et entend se faire le porte-voix d’un certain féminisme, d’une certaine idée de l’indépendance des femmes en tout cas. Elle évoque l’inceste dans La maison en bord de mer: «Personne pour l’entendre raconter ce qui s’est passé.» Révoltant. Pointe du doigt les violences conjugales dans Cogne: «Partir, partir/Demain, ce s’ra pire.» Non moins poignant. Console enfin l’Adèle qui attend en chacune d’elles: «Ce sera deux fois plus dur que les autres/Mais deux fois plus forte, tu l’es.» Dans un même temps, au pays de Vladimir Poutine, grand admirateur de Kaas, on vient d’alléger la loi visant à punir les co- gneurs domestiques… A la fin, Patricia Kaas, qu’elle se sente prisonnière ou non de son statut de vedette de variété, aussi solitaire soitelle dans sa vie («Je ne m’aime pas assez pour qu’on m’aime»), renouera encore une fois avec ce que le public attend d’elle: les mots gouailleurs de Mon mec à moi et Mademoiselle chante le blues, chantés pour la première fois il y a trente ans. Fabrice Gottraux Источник: PressReader

02.02.2017 • L’Est Républicain – Nancy (Франция)

ElenaPress

Patricia, la fille de l’Est L’attente des 1.600 personnes ayant pris place dans les travées du Zénith de Nancy était grande… Tous attendaient leur Mademoiselle chantant le blues. Ce blues que Patricia Kaas a laissé derrière elle. De retour avec un nouvel album éponyme, la Lorraine, entrée en scène dans une robe du soir noire, perchée sur ses talons, a envoûté une assistance conquise. Celle qui parle « cette langue qui raconte la mine » est venue avec une fabuleuse énergie chevillée au corps… Et un show lumineux, musclé, dans lequel le rock a trouvé sa place et où le clavier semble parfois tenir tête aux percussions. Ce spectacle, « qui ressemble à la femme que je suis devenue », a également propulsé sur le devant de la scène les musiciens que Patricia Kaas a décidé de mettre en valeur avec ses tubes revisités, réarrangés pour la tournée… « Kennedy Rose » a ricoché et « Madame tout le Monde » n’a toujours besoin de personne. Quant « Aux Hommes qui passent », ce mercredi soir, ils l’ont fait « Entrer dans la lumière ». Cette lumière calibrée au millimètre près pour un concert dense, équilibré et musical. Le public n’en a pas perdu une miette, l’a « laissé chanter pour ceux qui n’ont plus rien »… Et après une « Semaine à New York », son « Mec à elle » est revenu lui parler d’aventure sur des sonorités made in US. Mais la fille de l’Est n’était jamais loin, « Adele » non plus, du reste. Et lorsque Mademoiselle s’est remise à chanter le blues dans une incroyable version où le rock, le blues et les accords jazzy, sans trahir l’ADN du morceau, ont fait des étincelles, la salle nancéienne a frissonné de plaisir… « D’Allemagne » fermait alors le ban dans un moment de pure grâce. Yannick VERNINI Источники: L’Est Républicain Patricia Kaas Collection Presse Media TV